La guerra.
Frente a la palma de fuego
que deja el sol que se va
en la tarde silenciosa
y en este jardín de paz,
mientras Valencia florida
se bebe el Guadalaviar
—Valencia de finas torres
en el lírico cielo de Ausias March,
trocando su río en rosas
antes que llegue a la mar—,
pienso en la guerra. La guerra
viene como un huracán
por los páramos del Alto Duero,
por las llanuras de pan llevar,
desde la fértil Extremadura
a estos jardines de limonar,
desde los grises cielos astures
a las marismas de luz y sal.
Pienso en España vendida toda
de río a río, de monte a monte de mar a mar.
Antonio Machado.
Bien entendu le texte est plus beau en castillan mais je vais néanmoins chercher une traduction pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Cervantès. Il faut bien de temps en temps que je découvre un peu ma formation littéraire...
MEDITATION DU JOUR
Face à la palme de feu
que laisse le soleil couchant,
dans le crépuscule silencieux
et dans ce jardin de paix,
pendant que Valence en fleur
boit le Guadalaviar
– Valence aux fines tours,
dans le ciel lyrique d’ Ausias March,*
changeant sa rivière en roses
avant d’arriver à la mer ! –
Je pense à la guerre. La guerre
qui vient comme un ouragan
par les déserts du haut Duéro,
porté par les plaines à blé,
de la fertile Extremadure
à ces jardins de citronniers,
du ciel gris des Asturies
aux marais de lumière et de sel.
Je pense à l’Espagne, trahie
de rivière à rivière, de mont à mont, de mer à mer.
Valence, avril 1937